«Le délitement» du polisario devient un «sujet de préoccupation», affirme le président de l’Observatoire Géostratégique de Genève

Le pourrissement du mouvement polisario, dont les membres « frayent autant avec les groupes criminels qui ont la main sur le trafic d’êtres humains et de marchandises volées qu’avec les cellules terroristes liées à Al-Qaida» au Sahel, devient une source de grave «préoccupation» pour la région, a affirmé le président de l’Observatoire Géostratégique de Genève, Alain Jourdan.

«Le délitement de ce mouvement, financé par l’Algérie, et jadis armé et agité par Kadhafi pour asseoir son influence dans la région, est aujourd’hui un vrai sujet de préoccupation», a expliqué Alain Jourdan lors d’un débat tenu, jeudi 22 juin, à l’Université de Genève autour de la question «Comment le Sahel est-il devenu l’épicentre du terrorisme mondial ?».

Pour Alain Jourdan, «l’Algérie qui a fait part de sa disponibilité pour aider à lutter contre le terrorisme au Sahel ne peut pas être considérée comme un partenaire de confiance. Son soutien au Polisario apparaît plus que jamais comme une manœuvre de déstabilisation extrêmement dangereuse dans un contexte régional déjà explosif».

L’Algérie s’est elle-même mise hors-jeu. «On comprend mieux les efforts qu’elle déploie pour passer sous silence l’implication de membres du polisario dans des projets terroristes et des trafics en tous genres».

Pour sa part, Alain Juillet, ancien directeur du renseignement de la DGSE française, estime qu’au Sahara « la solution doit passer par une négociation qui doit mener vers une forme d’autonomie. Or, je ne suis pas sûr que l’autonomie soit souhaitée par tout le monde. Ce que veut l’Algérie, qui soutient les Sahraouis, est un accès à la mer».