Le porte-parole du Conseil de sécurité national américain, Adam Hodge a révélé hier mercredi, que la Russie envisagerait des attaques contre des navires marchands transportant des céréales d’Ukraine en mer Noire pour ensuite accuser Kiev.
Le porte-parole a précisé que ces accusations se fondent sur des renseignements qui viennent d’être déclassifiés, selon lesquels, la Russie a posé de nouvelles mines aux abords des ports ukrainiens dans «un effort bien coordonné visant à justifier toute attaque contre des bateaux civils dans la mer Noire et faire porter la responsabilité de ces attaques à l’Ukraine ».
Un peu plus tôt dans la journée du mercredi 19 juillet, la Russie avait annoncé qu’elle considérerait comme cible militaire tout navire se dirigeant vers les ports céréaliers ukrainiens de la mer Noire. Kiev, de son côté, réclame des escortes internationales pour ces cargos après l’expiration de l’accord avec la Russie, sur les céréales, crucial pour l’alimentation dans le monde.
En effet, les propos de Washington interviennent après le refus par Moscou, lundi, de prolonger l’accord visant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes et après des frappes russes mardi et mercredi sur les terminaux céréaliers du port ukrainien d’Odessa.
En parallèle, l’Ukraine, dont la contre-offensive peine pour l’instant à briser les lignes de défense dressées par l’armée russe, a réaffirmé qu’il ne pouvait y avoir aucune négociation avec Moscou et a réclamé à ses alliés occidentaux des centaines de blindés supplémentaires et des avions de combat américains F-16 pour reprendre les territoires contrôlés par les Russes.
Consécutivement à cette nouvelle crise, les cours du blé sont en forte hausse sur le marché international. Le président russe Vladimir Poutine, qui dénonce des entraves au commerce de ses propres engrais et produits alimentaires, a assuré hier mercredi que son pays était prêt à revenir à l’accord si ses demandes étaient réalisées dans leur totalité, accusant les Occidentaux de se servir de cette question comme outil de chantage politique.
En un an, l’accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant ainsi à stabiliser les prix des produits alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie.