Selon les données des douanes de la Chine révélées ce mardi, les importations et les exportations chinoises ont chuté beaucoup plus rapidement que prévu en juillet, menaçant les perspectives de croissance de la deuxième économie mondiale et mettant plus de pression sur le gouvernement pour prendre de nouvelles mesures à même de soutenir la demande.
Les importations ont chuté de 12,4% en juillet en glissement annuel, alors qu’un sondage de l’agence de presse Reuters tablait sur une baisse de 5% seulement, tandis que les exportations se sont particulièrement contractées de 14,5%, plus que les 12,5% attendus et que la baisse de 12,4% du mois précédent.
Il s’agit de leur plus fort repli depuis janvier-février 2020, quand l’activité économique chinoise avait été pratiquement mise à l’arrêt par les débuts de la pandémie de Covid-19. Il s’agit du neuvième mois consécutif de la baisse.
Cette dégradation est attribuée au ralentissement économique de l’ex-Empire du milieu qui à l’intérieur du pays fragilise des milliers d’entreprises.
Alors que les exportations sont historiquement un levier de croissance clé pour la Chine, la menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à une inflation élevée, a contribué à affaiblir ces derniers mois la demande internationale en produits chinois.
Le phénomène s’explique également par les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et la volonté de certains pays occidentaux de réduire leur dépendance de la Chine et tenter de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement.
Cette faiblesse des importations et des exportations chinoises est le dernier signe en date que la croissance économique de la Chine pourrait encore ralentir au troisième trimestre de 2023, avec un affaiblissement dans les domaines de la construction, de l’activité manufacturière et des services, de l’investissement direct étranger et des bénéfices industriels.
Des mesures supplémentaires sont attendues des responsables politiques chinois pour soutenir l’économie du pays. Jusqu’ici, malgré les attentes des analystes d’un véritable plan de relance, les autorités de Pékin privilégient des mesures ciblées et des déclarations d’intention à l’égard du secteur privé, sans résultats probants pour le moment.
Pour « faciliter la reprise », certains s’attendent à une « dépréciation » du yuan par rapport au dollar afin de « soutenir les exportations » en rendant techniquement le coût des marchandises chinoises plus compétitives à l’international.