Le plan de sauvetage d’Al Amoudi pour la Samir ne tient qu’à un fil

Le PDG du groupe Corral Petrolum, maison mère de la Samir (Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage), Sheikh Mohammed Houssein Al Amoudi propose d’injecter 3 milliards de dirhams pour le compte de sa filiale Samir.

SAmirAl Amoudi est attendu ce lundi 17 août à Rabat, où il compte proposer son plan de sortie de crise de la Samir, lors d’une réunion avec plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres des Finances, Mohamed Boussaid et de l’Énergie, Abdelkader Amara et de l’Intérieur Mohamed Hassad.

Cette rencontre a pour objectif de trouver un arrangement qui fera sortir l’unique raffineur du Royaume de la crise financière qui dure depuis près de trois ans.

Le patron du groupe saoudien serait prêt à injecter 1,5 milliard de dirhams (MMDH) et vendre ses parts (environ 1,5 MMDH) dans les deux filiales marocaines, TSPP, spécialisée dans le stockage des produits pétroliers et SDCC, la société spécialisée dans la distribution du carburant. Les rumeurs font état également de la mise en vent de l’autre filiale du groupe, Salam Gaz qui assure le tiers des besoins des Marocains en gaz butane, afin de renflouer d’urgence les caisses de la Samir en liquidités. Des analystes proches du dossier estiment en revanche que Corral Petrolum qui détient 50% des parts dans Salam Gaz, serait peu motivé par cette transaction, vu que Salam Gaz est la plus rentable parmi ses filiales au Maroc.

Néanmoins, les bonnes intentions d’Al Amoudi ne font pas le compte, car selon les estimations des spécialistes, la Samir a besoin aujourd’hui, de 6 milliards de dirhams pour redémarrer ses activités de manière normale.
Le plan de sauvetage que propose le PDG de Corral Petrolum semble peu rassurant pour la partie marocaine (gouvernement, syndicats et banques), puisque la raffinerie traine une lourde dette estimée entre 25 et 30 milliards de Dirhams (MMDH). Ces dettes sont réparties entre les fournisseurs de la raffinerie, les banques marocaines et étrangères et la direction générale de la douane.

De surcroît, Al Amoudi exige en contrepartie de son engagement financier, des garanties à l’État marocain, notamment la réglementation de l’importation des produits pétroliers et le rééchelonnement des arriérés de plus de 13 MMDH, dont la Samir est redevable à la douane. Il s’agit des arriérés de la TIC et de la TVA encaissés par la Samir auprès de ses clients, dont les distributeurs pétroliers, et non reversés par le raffineur à l’Etat.

Enfin, le groupe saoudien est confronté aux syndicats qui s’inquiètent pour l’avenir des 950 employés de la Samir et suivent de près le dossier. Les syndicalistes multiplient les contacts avec le chef du gouvernement et les ministres en charge du secteur pétrolier et de l’emploi, pour éviter le pire.