Calme précaire à Chypre après un incident dans la zone tampon de l’ONU

Un calme précaire régnait hier lundi dans la zone tampon sur l’île divisée de Chypre, après que l’ONU ait accusé vendredi, des forces chypriotes turques de s’en être pris physiquement aux Casques bleus qui tentaient de bloquer la construction d’une route controversée. 

L’ONU a indiqué que quatre Casque bleus avaient été blessés et que ses véhicules avaient été endommagés alors qu’ils tentaient de bloquer « des travaux de construction non autorisés » près de Pyla (Pile en turc), le seul village où vivent côte à côte, des Chypriotes grecs et turcs, sur la Ligne verte placée sous contrôle des Casques bleus de l’ONU. 

A l’issue d’une réunion à huis-clos lundi, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné les attaques, qui pourraient « constituer un crime en vertu du droit international ». En cause, la construction contestée d’une route dans la localité, a été lancée par les autorités turques, mais vendredi, les ouvriers ont tenté de poursuivre les travaux dans la zone tampon et les Casques bleus s’y sont alors opposés. 

Ce lundi, la force de maintien de la paix de l’ONU se disait prête à bloquer toute nouvelle tentative de travaux dans la zone tampon. Mais les ouvriers n’y sont pas entrés. Le maire de la localité turque a déclaré ne pas reprendre les travaux, assurant vouloir donner une chance à la diplomatie. 

L’incident est l’un des plus graves depuis plusieurs années et a suscité de nombreuses condamnations internationales. La zone tampon, ou Ligne verte, divise l’île entre la République de Chypre, membre de l’Union européenne et exerçant son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée et reconnue uniquement par la Turquie, qui a envahi le tiers nord de l’île de Chypre en 1974 en réponse à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes grecs souhaitant rattacher le pays à la Grèce. Les efforts visant à réunifier l’île divisée sont au point mort depuis l’échec du cycle de pourparlers soutenus par l’ONU en 2017, qui était le dernier en date.