L’administration du président américain Joe Biden a approuvé pour la première fois une aide militaire directe à Taïwan dans le cadre d’un programme d’assistance destiné aux gouvernements étrangers, ont révélé mercredi des responsables américains.
Le département d’Etat a informé mardi le Congrès, de l’octroi d’une enveloppe de 80 millions de dollars, un montant jugé modeste par rapport à ses ventes récentes d’armes à Taïwan, mais qui serait la première aide à Taipei dans le cadre du programme de financement militaire à l’étranger, dont Israël est le principal bénéficiaire à hauteur de plus de 3 milliards de dollars par an.
Cette livraison d’armes à Taïwan doit désormais être approuvée par le Congrès, ce qui ne fait pas de doutes, les démocrates tout comme les républicains soutenant Taïwan. Si aucun détail n’a été officiellement donné sur cette aide, une source bien informée a indiqué qu’elle devrait permettre à Taïwan d’avoir une meilleure connaissance de l’espace maritime.
Le département d’Etat américain a souligné que cette toute première aide accordée dans le cadre de ce programme n’implique aucune reconnaissance de la souveraineté de Taïwan, mais cela ne calmera sûrement pas l’ire de Pékin.
Taïwan est une pierre d’achoppement dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis. Pékin considère Taïwan, une île de 23 millions d’habitants, comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
La Chine, qui dit privilégier une réunification pacifique avec Taïwan, n’exclut toutefois pas un recours à la force pour y parvenir. Les autorités chinoises multiplient les mises en garde et considèrent les Etats-Unis comme désireux de soutenir l’indépendance formelle de l’île.
Et selon de hauts responsables américains, le président chinois Xi Jinping s’éloigne du maintien du statu quo de l’île. En un peu plus d’un an, Pékin a procédé à trois reprises à d’importants exercices militaires en réponse à des visites de dirigeants taïwanais ou américains.
Si Washington reconnaît la Chine au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à l’île démocratique autonome, dans le but affiché de dissuader Pékin de toute velléité expansionniste. Les administrations américaines successives l’ont fait par le biais de ventes plutôt que d’aides directes à Taïwan.