Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé ce mardi soir que « la France n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa », une île du sud de l’Italie, alors que la crise migratoire que connaît cette petite île a relancé l’épineux débat de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile.
Pour le premier policier de France, l’accueil de plus de migrants ne va pas tarir le flux de l’immigration irrégulière en Europe, notamment en France et en Italie, un flux qui évidemment touche les capacités d’intégration.
De retour en France après son aller-retour à Rome où il s’est entretenu avec son homologue italien sur l’afflux de migrants que connaît Lampedusa, Gérald Darmanin a déclaré au journal de 20 heures sur TF1, que la France était prête à aider l’Italie à reconduire des personnes dans les pays avec lesquels elle a de bonnes relations diplomatiques.
Par ailleurs, Gérald Darmanin a annoncé qu’il avait décidé de « renforcer » les contrôles à la frontière franco-italienne en faisant passer les effectifs de police et de gendarmerie dévolus à cette tâche de 500 à 700 hommes.
La crise migratoire à Lampedusa, l’une des principales portes d’entrée des migrants vers l’Europe, s’est amplifiée par un afflux massif de migrants ayant débarqué ces derniers jours sur l’île.
Environ 8.500 personnes, soit plus que la population de Lampedusa, sont arrivées entre lundi et mercredi dernier à bord de 199 bateaux en provenance d’Afrique du Nord, selon l’agence des Nations unies pour les migrations. La situation a mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension et Lampedusa s’est depuis déclarée en état d’urgence.
Selon Gérald Darmanin, 60% de ces personnes sont « francophones », « des Ivoiriens, des Sénégalais, … qui n’ont pas demandé l’asile en Europe ». La France demande à l’Italie de procéder à des « contrôles » pour faire la distinction entre les migrants et les personnes qui sont des réfugiés politiques.