L’Italie dénonce le financement des organismes d’aide aux migrants par l’Allemagne

Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto a condamné dimanche la récente décision de Berlin de soutenir financièrement les organismes qui assistent les migrants en Méditerranée et les débarquent sur les côtes sud-italiennes.

Lors d’une interview accordée au journal italien «La Stampa», Crosetto a qualifié la décision allemande de « très grave », ajoutant que «Berlin fait semblant de ne pas se rendre compte qu’en agissant de la sorte, cela pose de grandes difficultés à un pays qui, en théorie, devrait être un pays ami». 

«Il s’agit là d’une approche idéologique propre à ce pan de la gauche qui ne tient pas compte des conséquences de ses théories sur les populations», a-t-il déploré sa déclaration au quotidien La Stampa.

Le ministre italien de la Défense a souligné que son pays demeurait déterminé à lutter contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains, qui, de son avis, devraient être assimilés à des criminels internationaux.

Réagissant aux propos de Crosetto, un porte-parole de la diplomatie allemande a déclaré à l’agence de presse italienne (ANSA) que porter secours à des personnes en détresse en mer constituait un « devoir légal, humanitaire et moral ».

Le 22 septembre dernier, le cabinet de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, s’était dit «étonné» par les nouvelles diffusées par l’ANSA d’après lesquelles un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères avait fait état d’un soutien financier imminent pour des organismes humanitaires dans le cadre d’un projet d’assistance aux migrants en Italie et d’un projet de sauvetages en mer.

Par la suite, il est apparu que SOS Humanity, une ONG qui exploite des bateaux de sauvetage en Méditerranée centrale, a bénéficié de ce financement de l’ordre de 790.000 euros selon ses propres dires.