La France annonce le retrait de ses troupes du Niger d’ici fin 2023

Le président Français, Emmanuel Macron a annoncé hier dimanche soir dans un entretien aux chaînes de télévision TF1 et France 2, le rappel imminent de l’ambassadeur de France à Niamey ainsi que le retrait d’ici décembre prochain des 1.500 soldats déplyés dans ce pays du Sahel.

Cette annonce a fait aussitôt réagir le régime militaire au pouvoir à Niamey qui a évidement qualifié cette décision de «nouvelle étape vers la souveraineté» du Niger.

Le chef de l’Etat tricolore a promis que les militaires déployés au Niger rentreront en France d’ici la fin d’année, et que l’ambassadeur français au Niger et le personnel diplomatique présent sur place en feront de même mais dans le plus bref délai.

Les retraits forcés des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso en août 2022 et début 2023 avaient conduit Paris à renforcer sa présence au Niger qui était devenu le nouveau point d’appui français dans la région du Sahel.

Après dix années d’opération militaire antiterroriste dans le Sahel, la présence française en Afrique se concentre désormais sur d’autres pays comme le Sénégal (400 soldats) ou la Côte d’Ivoire (900 militaires), les troupes au Tchad servant surtout à du renseignement.

Fin juillet, une junte militaire menée au Niger, par le général Abdourahamane Tiani avait renversé le président en place, Mohamed Bazoum, justifiant cette action par la dégradation continue de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique et sociale dans le pays.

La France continue de considérer le président renversé Mohamed Bazoum, détenu depuis fin juillet avec sa femme et son fils à la résidence présidentielle comme « la seule autorité légitime » du pays, car c’est ce president qui avait signé l’accord ayant permis aux troupes françaises chassées du Mali de s’installer au Niger, où l’Hexagone dispose d’une grande mine qui lui fournit 30% de ses besoins en uranium.

Depuis, les tensions entre Niamey et Paris n’ont cessé d’augmenter. La junte a dénoncé les accords de coopération de défense entre Paris et Niamey, affirmant que la force militaire française est présente « illégalement » au Niger. Des manifestations ont régulièrement lieu dans la capitale pour demander le départ des troupes françaises.

La gente a par ailleurs accusé la France de préparer une intervention armée au Niger, ce qu’avait démenti Paris. Fin août, les putschistes avaient aussi ordonné le départ de l’ambassadeur de France du Niger. Et hier dimanche, le Niger a interdit son espace aérien aux avions français.

L’ambassadeur et son équipe ne bénéficiant plus de l’immunité diplomatique et risquent l’expulsion si jamais ils quittent l’enceinte de l’ambassade, au moment où leur stock de nourriture et d’eau pourrait s’épuiser dans les jours ou semaines qui viennent.

Mais Paris, qui comptait sur une intervention de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour déloger les militaires et rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions de président, n’avait plus guère d’options pour préserver la présence française au Niger.