Le parquet vénézuélien a annoncé hier jeudi avoir émis un mandat d’arrêt contre le chef de l’opposition Juan Guaido, accusé notamment de trahison, d’usurpation de fonctions, de blanchiment d’argent et d’association en vue de commettre un crime. Il prévoit également de demander le lancement d’une notice rouge par Interpol.
Dans une allocution télévisée, le procureur Tarek William Saab a déclaré que Juan « Guaido a utilisé les ressources de PDVSA (le géant public pétrolier Petroleos de Venezuela) pour causer des pertes proches ou supérieures à 19 milliards de dollars ». Il a affirmé s’appuyer sur des « révélations » fournies à la presse « par un tribunal fédéral aux Etats-Unis ».
Ancien président de l’Assemblée nationale et actuellement exilé aux Etats-Unis, Juan Guaido s’était proclamé en janvier 2019 « président intérimaire » du Venezuela après la réélection du président Nicolas Maduro en 2018.
Il était alors soutenu notamment par Washington, ainsi qu’une partie de la communauté internationale. Le président américain de l’époque Donald Trump avait imposé de nombreuses sanctions à Caracas, dont un embargo sur le pétrole vénézuélien.
Mais si le président américain actuel Joe Biden, qui a succédé à Donald Trump, maintient qu’il ne reconnaît pas Nicolas Maduro comme président du Venezuela, a laissé en place la majorité des sanctions, le soutien à Juan Guaido s’est fortement affaibli.
En janvier, l’opposition vénézuélienne a mis fin à la présidence intérimaire de Juan Guaido, estimant qu’elle n’avait pas rempli ses objectifs de changement politique. Et l’administration américain a approuvé l’an dernier un projet pétrolier du groupe américain Chevron au Venezuela et s’est dit disposée à relâcher la pression sur le pays en échange d’efforts du gouvernement vénézuélien. Le Venezuela tiendra sa prochaine élection présidentielle l’année prochaine.