Le Nobel de la paix à la militante iranienne emprisonnée Narges Mohammadi

Le prix Nobel de la paix a été attribué, vendredi à Oslo, à Narges Mohammadi, une militante iranienne des droits de l’Homme en prison.

La militante et journaliste de 51 ans est récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran, ainsi que pour sa lutte en faveur des droits humains et de la liberté pour tous », a déclaré Berit Reiss-Andersen, la présidente du comité Nobel norvégien.

Mohammadi occupe le poste de vice-présidente au sein du Centre des défenseurs des droits de l’Homme, fondé par Shirin Ebadi, également lauréate du prix Nobel en 2003. La militante iranienne a été maintes fois condamnée et emprisonnée au cours des 25 dernières années en raison de son engagement contre l’obligation du voile pour les femmes et la peine de mort.

Cette distinction intervient après un vaste mouvement de contestation en Iran l’année dernière, déclenché par la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, suite à son arrestation à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire dans le pays. Narges Mohammadi, depuis sa cellule, affirmait que ce mouvement avait accéléré le processus vers la démocratie, la liberté, et l’égalité, devenu aujourd’hui irréversible.

Si Narges Mohammadi reste détenue, elle ne pourra pas se rendre le 10 décembre prochain à Oslo pour recevoir son prix de la paix, qui consiste en un diplôme et une médaille d’or assortis d’une récompense de 11 millions de couronnes (près de 980.000 euros).

Le prix Nobel de la paix a déjà été attribué à plusieurs militants emprisonnés tels qu’Ales Beliatski du Belarus l’année précédente, représenté par son épouse lors de la cérémonie Nobel, ou encore Liu Xiaobo de Chine, dont le fauteuil était resté symboliquement vide en 2010.