Israël : Le gouvernement se met en ordre de bataille

Quatre jours après l’offensive meurtrière sans précédent du Hamas contre Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’un des principaux chefs de l’opposition Benny Gantz ont annoncé hier mercredi un accord pour créer un « gouvernement d’urgence » pour la durée de la guerre. 

Dans un communiqué commun, Benjamin Netanyahu et Benny Gantz ont indiqué s’être également mis d’accord sur la mise en place « d’un cabinet de guerre » qui sera composé des deux hommes et du ministre de la Défense Yoav Gallant, ancien chef de l’armée, notamment durant la guerre de 50 jours à Gaza contre le Hamas en 2014. 

Le communiqué précise qu’ « aucune proposition de loi ou décision gouvernementale non liée au déroulement de la guerre ne sera proposée par le gouvernement ». Cette annonce suspend jusqu’à nouvel ordre le projet de réforme de la justice qui divise le pays depuis le début de l’année juste après la formation du gouvernement de Benjamin Netanyahu avec l’appui de l’extrême droite et de formations juives ultraorthodoxes. 

Le communiqué précise également que cinq membres du parti de Benny Gantz seront nommés ministres sans portefeuille et une place au cabinet de sécurité sera conservée pour l’autre leader de l’opposition, Yaïr Lapid, ancien Premier ministre et chef du parti centriste Yesh Atid. 

Par ailleurs, l’ancien chef d’état-major de l’armée Gadi Eizenkot, membre du parti de Benny Gantz, et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, un proche de Benjamin Netanyahu, siégeront dans ce cabinet de guerre en qualité d’ « observateurs ». 

Le gouvernement actuel de Benjamin Netanyahu est soutenu par 64 députés sur 120 et est composé de partis de droite, d’extrême droite et d’ultraorthodoxes. Avec l’entrée du parti de Benny Gantz,, le gouvernement d’urgence aura un soutien plus large de 76 députés. 

La bande de Gaza, territoire pauvre et exigu où s’entassent 2.3 millions de Palestiniens et soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans, est désormais en état de siège. Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture. L’unique centrale électrique de cette langue de terre coincée entre Israël et la mer Méditerranée s’est arrêtée mercredi après avoir manqué de carburant. 

Manquant de matériel, les hôpitaux sont débordés par l’afflux de blessés, alors que le bilan s’élève à au moins 1 055 morts et 5 184 blessés. Selon l’ONU, plus de 260 000 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de Gaza à cause des frappes.