La Cour suprême algérienne a rejeté jeudi le pourvoi en cassation du journaliste Ihsane El Kadi, condamné à sept ans de réclusion, dont cinq ans ferme, pour collecte de fonds étrangers portant « atteinte à la sécurité de l’Etat ».
En détention depuis plus de neuf mois, ce professionnel des médias n’aura pas droit à un troisième procès. Il s’agissait du dernier recours en justice possible.
Tout porte à croire qu’Ihsane El Kadi a plutôt été sanctionné en raison de ses opinions politiques. Nonobstant un dossier vide, la justice algérienne lui a infligé le 18 juin dernier une peine plus sévère qu’en première instance. De son interpellation aux conditions des audiences, en passant par l’examen des requêtes, la défense jugeait que les conditions d’un procès équitable n’étaient simplement pas remplies.
Depuis deux à trois ans, la plus haute instance judiciaire de ce pays maghrébin, laquelle se distinguait de par son autonomie vis-à-vis du pouvoir, s’est mise à formuler un nombre croissant de rejets.
Il ne reste plus qu’à la défense du dirigeant d’Interface Médias (qui comporte Radio M et le site web d’information Maghreb émergent), d’introduire un recours au niveau de la Cour internationale de justice et des droits de l’Homme, mais, quoi qu’il en soit, la décision de cette instance demeurera non contraignante.