Algérie-Justice : Le parquet de Constantine requiert dix ans de prison contre l’opposante Amira Bouraoui

Le parquet algérien de Constantine a requis mardi dernier une peine de dix ans de réclusion à l’encontre de l’opposante franco-algérienne, Amira Bouraoui et trois ans de prison contre le journaliste Mustapha Bendjama, accusé de l’avoir aidée à s’échapper en France, a confié à la presse l’un des avocats de la défense. Le verdict sera rendu le 7 novembre, à en croire le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).

La justice algérienne ne lâche pas prise et continue de condamner les opposants au régime à de lourdes peines carcérales. 

Amira Bouraoui, 46 ans, fait l’objet de poursuites par contumace pour «sortie illégale du territoire» après avoir traversé la frontière entre les territoires algérien et tunisien le 3 février dernier, violant une interdiction de sortie, avant d’être arrêtée à Tunis alors qu’elle était sur le point d’embarquer dans un vol pour Paris, a soutenu Me Abdellah Heboul. 

Cette activiste avait finalement pu prendre l’avion pour la France 72 heures plus tard à la faveur d’une exfiltration organisée par les services français, nonobstant une tentative du gouvernement tunisien de la renvoyer en Algérie. 

Alger avait traité le départ de l’activiste franco-algérienne vers l’Hexagone d’« exfiltration illégale » effectuée à l’aide de personnels diplomatiques et sécuritaires français et avait rappelé pour consultations, son ambassadeur en poste à Paris. Cet incident diplomatique avait été réglé le mois suivant, mais les rapports entre la France et son ancienne colonie traversent encore une zone de brouille et demeurent fragiles.