C’est ce vendredi que devrait être formée la Chambre des Conseillers dans sa nouvelle configuration. La deuxième chambre du Parlement s’insérerait ainsi dans le moule de la Constitution de 2011 avec, en prime, la possibilité de se départir de la mauvaise réputation d’inefficacité qui lui collait dans l’ancienne formule.
L’élection des membres de la Chambre des Conseillers signera le dernier acte du processus entamé par les élections communales et régionales du 4 septembre. Il s’agit d’un vote indirect pour élire 120 parlementaires au lieu des 270 que comptait la Chambre dans sa précédente version.
Ce sont les collectivités locales qui ont la part du lion dans la nouvelle composition, avec 72 conseillers. Elles sont suivies par les représentants des salariés (20), les chambres professionnelles, 20 également et 8 pour la représentation patronale qui siège pour la première fois à la deuxième Chambre.
Les pronostics donnent le PAM favori pour rester à la présidence et on évoque d’ores et déjà le nom de Hakim Benchemass pour remplacer Cheikh Biadillah. Mais le jeu des alliances peut démentir ces prévisions qui tablent sur une majorité du PAM à la deuxième Chambre en mesure de contrebalancer la majorité du PJD à la Chambre des Représentants.
En effet, le comportement des grands électeurs du RNI et de l’Istiqlal reste imprévisible, surtout que le vote est secret. Les deux partis qui comptent le plus grand nombre de représentants après le PJD et le PAM, jouent le rôle d’arbitres.
Toutefois, même si le RNI fait partie de la majorité conduite par le parti islamiste du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, le comportement de ses élus peut basculer vers l’opposition. Cela s’est déjà produit lors de la constitution des conseils des Régions et peut se reproduire à la Chambre des Conseillers, où le vote obéit plus à une logique de contreparties, voire de marchandage des voix.
Même incertitude du côté de l’Istiqlal et d’autres petites formations, ce qui promet quelque suspens jusqu’à la fin de la journée de ce vendredi.