Nucléaire civil : EDF affiche ses ambitions internationales

Lors du salon mondial du nucléaire civil, tenu hier mardi à Paris, le Président-Directeur Général d’EDF, Luc Rémont a fait part de son intention d’accélérer la capacité de construction nucléaire du groupe pour la porter de « 1 à 1,5 réacteur par an » en Europe dans la prochaine décennie. La capacité de construction des réacteurs de grande taille d’EDF est actuellement de un ou deux par décennie. 

Devant quelques journalistes en marge du grand rendez-vous commercial du nucléaire civil, Luc Rémont a déclaré que cette montée en cadence va « progressivement » se faire « sur le reste de la décennie » en vue d’arriver au rythme de 1 à 1,5 par an lors de la décennie suivante, sur son marché prioritaire, l’Europe. 

Luc Rémont a été nommé il y a un an par le gouvernement pour redresser l’entreprise en difficulté financière et confrontée à de lourds défis liés à la relance du nucléaire en France. 

Mais le nucléaire connaît actuellement un retour en grâce dans le monde, même s’il ne se traduit pas encore à grande échelle sur le terrain. A l’occasion du salon du nucléaire civil, grand-messe commerciale dédiée à l’atome, EDF a confirmé ses ambitions internationales et annoncé la conclusion de plusieurs accords de coopération au Canada, en Inde et en République tchèque. 

Le groupe français espère notamment une décision sur le projet de construction en Inde de six réacteurs EPR pour la centrale de Jaitapur, dans l’Etat du Maharashtra, un projet dans les tuyaux depuis 15 ans. 

Il a renforcé ses partenariats avec des fournisseurs indiens, « en soutien de la démarche Make In India promue par le gouvernement indien ». Le groupe français a notamment signé un protocole de coopération avec l’entreprise BHEL afin de « maximiser le contenu local » du projet. 

Au Canada, EDF a signé avec Ontario Power Group (OPG) une lettre d’intention pour lancer une évaluation sur le développement potentiel de la technologie EPR dans la province de l’Ontario et d’autres régions du Canada. 

En République tchèque, où le groupe français a officiellement candidaté en octobre pour construire un EPR1200, EDF a signé des accords de coopération avec des entreprises locales, au cas où il édifierait la tranche 5 de la centrale de Dukovany, dans l’est du pays.