Suspens pour la présidence de la Chambre des représentants

L’élection demain du président de la deuxième Chambre du Parlement accroît le raidissement entre l’Istiqlal et le PAM, les deux partis de l’opposition qui ont obtenu le plus de voix, et qui tirent la couverture chacun de son côté pour faire accéder son candidat au perchoir.

chambre-des-conseillersAvec 24 sièges, le parti de l’Istiqlal s’estime particulièrement en droit d’obtenir la présidence que revendique également le PAM, arrivé en 2ème position avec 23 sièges sur les 120 que compte la Chambre des conseillers. Loin de l’esprit d’arrangement que suppose leur appartenance à l’opposition, les deux formations sont à couteaux tirés pour chercher des voix même dans les rangs de la majorité.

Une situation qui pousse les dirigeants de l’Istiqlal aussi bien que ceux du PAM à demander l’aide de leur pire adversaire politique : le PJD du chef du gouvernement, qui, avec 12 sièges, se place en position d’arbitre. Des dirigeants des deux formations ont d’ailleurs été reçus séparément par Abdelilah Benkirane durant le week-end. Le chef du gouvernement aurait été clair avec Mustapha Bakoury, le secrétaire général du PAM. Le parti islamiste ne votera pas pour le candidat du parti du tracteur, Hakim Benchemmas.

En revanche, le PJD pourrait voter pour Abdessamad Kayouh, ancien ministre istiqlalien de l’Artisanat et candidat du vieux parti nationaliste s’il arrivait au second tour. Parce que toutes les projections prévoient un deuxième tour à cause de l’éclatement des votes, ce qui compliquera l’obtention des 61 voix nécessaires pour passer au premier tour. Aux côtés des deux candidats de l’opposition, la majorité compte présenter son propre candidat en la personne du PPS Abdellatif Ouammou.

Autre candidature surprise, celle de Neila Tazi, la femme derrière le succès international du festival Gnaoua d’Essaouira. C’est l’unique femme à se porter candidate à la présidence et elle le fait au nom de la confédération patronale, la CGEM, qui a obtenu 8 sièges. C’est dire le suspens qui durera jusqu’au dernier instant pour connaître le nom du président ou de la présidente de la deuxième Chambre.