La Banque Mondiale (BM) a dressé dans un rapport publié hier mardi, un premier état des lieux du choc subi par l’économie palestinienne depuis le déclenchement des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, qui révèle notamment que l’économie palestinienne devrait connaître un repli de 3,7% d’ici la fin de cette année avant que le choc provoqué par les conséquences du conflit en cours ne se fasse pleinement sentir en 2024, avec une chute du PIB palestinien de 6%.
L’économie palestinienne qui était déjà en souffrance, mais, selon les estimations disponibles jusqu’ici, devait afficher une croissance de 3,2% en septembre.
Dans son rapport, la Banque mondiale souligne qu’«il est attendu que la sévérité du conflit diminue en 2024, mais que le gouvernement israélien impose de sévères restrictions aux mouvements et à l’accès qui viendront limiter l’activité économique et le commerce ».
Les dernières estimations de la BM pourraient être révisées selon la durée du conflit et de ses conséquences, à savoir les destructions dans la bande de Gaza, les restrictions des déplacements des Palestiniens au sein même de la Cisjordanie, les pertes d’emploi des Palestiniens travaillant en Israël et le ralentissement, voire le repli, de l’économie israélienne elle-même, dont les Palestiniens sont très dépendants.
Même si l’économie gazaouie ne représente que 15% environ du PIB palestinien, le niveau de destruction dans la bande de Gaza aura bien entendu un impact.
La Banque mondiale estime que le niveau des dégâts était déjà très élevé fin novembre, au moment de la trêve, avec 60% des équipements informatiques et télécoms endommagés ou détruits, mais aussi plus de 60% des infrastructures de la santé et de l’éducation, près de 70% des infrastructures commerciales ou encore la moitié du réseau routier. Le taux de pauvreté, qui atteignait déjà 60% de la population avant le conflit, devrait s’amplifier.
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza menées en représailles contre l’attaque lancée par le Hamas le 7 octobre dernier en territoire israélien, ont déjà fait selon le ministre de la Santé du Hamas, plus 18.300 morts côté palestinien, dont les deux tiers des femmes et des enfants.