Adoption définitive en France, de la loi controversée sur l’immigration

Après 18 mois de revirements et de rebondissements, le Parlement français a définitivement adopté hier mardi, le projet de loi sur l’immigration. 

Cette victoire parlementaire pour le président français, Emmanuel Macron ouvre en même temps, une profonde fracture au sein de sa majorité, dont une partie s’est détournée d’un texte soutenu à la dernière minute par le Rassemblement national.  

Après le Sénat, l’Assemblée nationale a voté tard hier soir le projet de loi par 349 voix pour et 186 contre, sur 573 votants. Les partis «Les Républicains» (LR) et Rassemblement National (RN) ont joint leurs voix à celle de la majorité, mais cette dernière s’est divisée, 59 de ses 251 députés ayant choisi de s’abstenir ou de voter contre le projet de loi. 

Dominé par la droite et le centre, le Sénat avait adopté par 214 voix pour et 114 contre le texte issu des longues et douloureuses tractations de la Commission mixte paritaire, conclave de sept sénateurs et sept députés dominé par la droite. 

Selon le gouvernement français, les mesures contenues dans la loi poursuivent le double objectif d’«éloigner plus rapidement, plus efficacement ceux qui n’ont pas le droit d’être en France» et de «mieux intégrer» ceux que la France choisit d’accueillir. 

Sur le réseau social X, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’adoption de ce texte de loi, qu’il juge «fort et ferme» et la Première ministre, Elisabeth Borne a assuré que le projet de loi aurait été adopté, même sans les voix du Rassemblement national. 

Mais pour l’opposition, à l’image du chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le texte, « entre préférence nationale dans les prestations sociales, déchéance de nationalité, ou encore remise en cause du droit du sol» est «directement inspiré du programme de Jean-Marie Le Pen», le fondateur du Front national (FN), et a été adopté grâce aux voix de l’extrême-droite. 

Dans les faits, si le texte aurait été tout de même adopté si les parlementaires d’extrême-droite s’étaient abstenus, le résultat aurait en revanche été différent s’ils avaient voté contre.