La Chine sanctionne la société américaine Kharon pour ses recherches sur le Xinjiang

Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé hier mardi qu’il prendrait des «contre-mesures» à l’encontre de la société américaine Kharon, fondée par d’anciens fonctionnaires du département du Trésor américain, et de son directeur des enquêtes pour avoir fourni de «prétendues preuves des sanctions illégales imposées par les Etats-Unis au Xinjiang». 

Un ancien chercheur du Center for Advanced Defense Studies, basé aux Etats-Unis, fera également l’objet de sanctions. Le ministère chinois a précisé que les personnes concernées seront interdites d’entrée en Chine, y compris à Hong Kong et à Macao et que les biens de Kharon en Chine seront gelés. 

Basée à Los Angeles, la société Kharon fournit des données aux entreprises sur des allégations de travail forcé dans la région du Xinjiang afin de les aider à se conformer aux lois américaines. Kharon a réagi en déclarant qu’elle n’était pas présente en Chine et que cette action était donc « largement symbolique » et n’aurait pas d’impact sur ses activités ou sa capacité à servir ses clients. 

L’entreprise américaine a déclaré que les entreprises dépendent de ses données sur le travail forcé pour se conformer à la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (UFLPA). 

Entrée en vigueur en 2021 aux Etats-Unis, cette loi interdit l’entrée sur le territoire américain de produits provenant de sociétés répertoriées et originaires de la région chinoise du Xinjiang, à moins qu’elles ne puissent prouver qu’ils n’ont pas été produits dans le cadre d’un travail forcé ou qu’ils n’y sont pas liés. 

Les Etats-Unis disent croire que les autorités chinoises ont établi des camps de travail pour les Ouïghours et d’autres groupes minoritaires musulmans au Xinjiang. 

Ce mois-ci, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor américain a annoncé qu’il sanctionnerait deux responsables chinois pour leurs liens présumés avec des violations des droits de l’Homme. 

Le Département américain de la Sécurité intérieure a également ajouté trois autres entreprises chinoises à la liste noire de l’UFLPA, dont le Sichuan JingweidaTechnology Group, dont Kharon avait déjà découvert qu’il avait participé à des transferts de main d’œuvre en 2017, au cours desquels des milliers de travailleurs avaient été envoyés dans divers sites de production. De son côté, Pékin nie tout abus et affirme que les sanctions liées au Xinjiang sont fondées sur des « mensonges » et des « récits erronés ».