La banque française BNP Paribas ciblée par une enquête pour blanchiment d’argent à Chypre

Le journal Le Monde  a rapport hier mardi l’ouverture en France d’une enquête pour blanchiment après le signalement de flux possiblement suspects de la société chypriote de services financiers TCR International Limited, dont des comptes auraient été hébergés chez une branche du groupe bancaire français BNP Paris, Securities Services. Les recoupements de ces flux s’étendent probablement jusqu’en Russie et impliqueraient le groupe paramilitaire russe Wagner. 

Le parquet de Paris a indiqué avoir confié cette enquête au Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF), suite à une demande d’entraide des autorités américaines qui s’intéressent aux circuits financiers utilisés par le groupe paramilitaire russe Wagner et son ancien chef, Evguéni Prigojine, mort en août dans la chute de son avion en Russie deux mois après une mutinerie de 24 heures contre les chefs militaires russes. 

Le signalement de Tracfin, la cellule de renseignement financier du ministère français de l’Economie remonte au mois de juin dernier. Selon une source proche du dossier, durant «la période de 2019 à 2021, plusieurs centaines de millions d’euros et de dollars auraient circulé sur ses comptes-espèces en France, correspondant à des fonds à l’origine possiblement douteuse et/ou à des flux sans logique économique explicite”. 

L’enquête préliminaire en cours vise les infractions de blanchiment aggravé par le caractère habituel du concours à des opérations de placement, dissimulation ou conversion du produit d’un délit. 

Les enquêteurs devront vérifier si les différentes sociétés de BNP Paribas ont respecté leur devoir de vigilance. Le délit de blanchiment aggravé est passible en France d’une peine de 10 ans de prison et de 750.000 euros d’amende ou la moitié de la Valeur des biens blanchis.