Le mouvement de protestation des agriculteurs espagnols a secoué mercredi le centre de Madrid, où de nombreux tracteurs ont défilé contre la précarité du secteur, comme c’est également le cas dans plusieurs pays européens.
A en croire les autorités locales, environ 4.000 agriculteurs venus des quatre coins du pays ont envahi les artères de Madrid à l’appel de l’organisation Union de Uniones (Union des Syndicats) et de groupes actifs sur les réseaux sociaux.
Dans ce lot, près de 500 agriculteurs ont pu atteindre le centre-ville de la capitale espagnole au volant de leurs tracteurs, a précisé la préfecture. Formant cinq colonnes d’une centaine de véhicules, ils ont protesté devant le ministère de l’Agriculture, munis de pancartes affirmant : « le monde rural se meurt » ou « sans la campagne, la ville ne mange pas ».
Point culminant d’un mouvement de protestation initié il y a trois semaines à la suite de contestations organisées dans divers autres pays européens, ce rassemblement a occasionné plusieurs embouteillages et crée quelques tensions avec la police.
« La bureaucratie ruine mon exploitation », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par l’agriculteur Bernardino Hernandez propriétaire de 40 hectares non loin de Cuenca (centre), affirmant que «rien que pour l’administration, il me faudrait une personne à plein temps, c’est impossible ».
Jadis, il y employait trois personnes. « Aujourd’hui, je n’ai plus qu’un, à cause de la chute du prix du raisin … Je travaille, mais je perds de l’argent», a-t-il regretté.
Au micro de la télévision publique, le coordinateur national de Union de Uniones, Luis Cortés, a invité les autorités espagnoles à fournir plus d’efforts pour « simplifier » les démarches administratives et assurer la protection des agriculteurs, contraints pour bon nombre d’entre eux, de «vendre à perte» leur récolte.