Brésil : Polémique autour de la position du président Lula sur l’anniversaire du putsch militaire de 1964

L’actuel chef d’Etat brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a décidé qu’il n’y aura pas de cérémonie officielle à l’occasion de la commémoration de la dictature au Brésil suite au putsch militaire de 1964, bien que des rassemblements d’activistes et d’associations sont organisés chaque année, afin de condamner et de rappeler cette période douloureuse et tumultueuse de l’histoire du pays. 

Cette mesure fait polémique alors que l’icône de la gauche essaye de garder une entente fragile avec les forces armées.

En mars 1964, l’armée brésilienne s’insurge contre le président Joao Goulart (1961-1964) et demeure 21 ans au sommet d’une dictature jusqu’en 1985. Les responsables soupçonnées d’avoir commis des crimes durant cette période s’en sont sorties sur la base d’une loi d’amnistie datant de 1979. 

Ce soixantième anniversaire paraissait être l’opportunité pour Lula, ex-syndicaliste à l’origine d’un arrêt de travail historique contre l’administration de fait de l’époque, de se souvenir des victimes du coup d’Etat, qui a fait 434 morts ou disparus d’après la Commission nationale de la vérité. 

Mais le président brésilien a estimé que le putsch de 1964 faisait désormais « partie de l’Histoire » et que son exécutif n’allait « pas s’attarder sur la question », une position qui divise l’opinion, surtout que son parti apporte son appui aux rassemblements pour la démocratie.