En plaidant mercredi devant le sommet euro-africain de Malte, en faveur d’une gestion de la migration sur la base d’une approche fondée sur la « responsabilité de chacun et la solidarité de tous », le Maroc part de sa propre expérience de pays d’émigration, avant de se transformer progressivement en terre de transit et d’accueil des migrants, principalement des subsahariens.
Le Maroc a en effet mis en œuvre une politique migratoire solidaire, illustrée par la campagne de régularisation des sans-papiers lancée à l’initiative du roi Mohammed VI. Une campagne qui a permis la régularisation de près de 18000 migrants en 2014, alors que plusieurs milliers d’autres attendent l’examen de leurs dossiers.
Cette approche a été saluée il y a quelques mois par le directeur général de l’OIM, l’Organisation Mondiale de la Migration. Pour William Lacy Swing, les trois lois sur l’immigration, l’asile et la lutte contre la traite des êtres humains élaborées par le Maroc traduisent « la pertinence de la politique marocaine en matière de migration».
Un politique qui trouve un écho dans l’appel lancé mercredi par le ministre des Affaires étrangères devant le sommet euro-africain de La Valette. Salaheddine Mezouar a en effet souligné le besoin de « dépasser la phase d’urgence pour concevoir une démarche conjointe et concertée qui tienne compte des causes structurelles de la migration et de ses apports mutuellement bénéfiques pour les pays d’accueil et d’origine ».
Toutefois, l’Europe déjà divisée elle-même sur la question, n’arrive pas à formuler une réponse cohérente en se focalisant d’abord sur le retour et la réadmission des migrants illégaux par les pays d’origine.