Onze clandestins expulsés d’Algérie meurent de soif dans le Sahara, d’après l’ONG Alarme Phone

En l’espace de deux mois, 11 clandestins expulsés manu-militari par les autorités algériennes, sont morts de soif en plein désert algérien, au niveau de la frontière avec le Niger, dans  la zone dite du « Point Zéro ». 

Les expulsions collectives de migrants subsahariens par les autorités algériennes continuent en toute illégalité à une cadence soutenue. Depuis début 2024, plus de 10.000 migrants clandestins ont été conduits au sud du pays et relâchés en plein désert sans eau ni nourriture, rapporte l’association Alarme Phone Sahara.

Le 12 mai dernier, un migrant malien a été retrouvé inconscient par les équipes de l’association Alarme Phone Sahara, dans le désert algérien, dans la région dite du « Point Zéro », un périmètre qui marque la frontière entre les territoires algérien et nigérien. 

La température dans cette région atteint plus de 45 °C. Abandonné quelques heures par les militaires algériens, le clandestin a été immédiatement acheminé à Assamaka, la première localité frontalière nigérienne située à une distance de 15 kilomètres de la frontière algérienne. «Mais il était trop tard, il est malheureusement décédé. Il faisait trop chaud », a confié à la presse le coordinateur de l’association Alarme Phone Sahara, Azizou Chehou.

Deux jours auparavant, les dépouilles de sept autres migrants avaient été retrouvées dans cette même zone, entre le Point Zéro et Assamaka. « Il s’agissait de trois Maliens, deux Guinéens, un Burkinabé, et un corps non identifié », a précisé  Chehou, assurant qu’ils sont tous « morts de soif ».

Le 5 avril dernier, trois cadavres en état de décomposition ont été également retrouvés par les agents d’Alarme Phone Sahara à proximité du Point Zéro. « Ils n’ont pas dû supporter la chaleur. Ils devaient eux aussi être épuisés, sans réserve d’eau. Nous n’avons pas trouvé de documents sur eux, nous n’avons pas pu les identifier », a indiqué le coordinateur d’Alarme Phone Sahara.