Depuis le début de 2024, les autorités algériennes ont expulsé vers le Niger voisin, environ 20.000 migrants africains, dont des femmes et des enfants, fréquemment dans «des conditions brutales», a confié à la presse l’ONG locale Alarme Phone Sahara.
Cette ONG qui porte secours à des migrants dans le désert entre les territoires algérien et nigérien a compté «exactement 19.798 personnes refoulées de janvier 2024 à août 2024», d’après son chargé de communication, Moctar Dan Yaye.
Depuis 2014, des clandestins nigériens mais aussi originaires d’autres pays du continent noir, dont des femmes et des enfants, sont souvent expulsés manu-militari du sol algérien, qui constitue un point de transit vers l’Europe.
Ces migrants sont refoulés «dans des conditions brutales» avec, «dans le pire des cas, des conséquences mortelles», a condamné Alarme Phone Sahara, dans un rapport rendu public fin août dernier.
«Les migrants sont arrêtés lors de rafles en ville, au niveau de leurs maisons, de leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne et sont regroupés à Tamanrasset (Sud algérien) avant d’être acheminés dans des camions vers le Niger», relate le nigérien Moctar Dan Yaye. Les expulsés nigériens sont conduits jusqu’à Assamaka, premier village de leur pays où ils sont reçus par les responsables locaux.
Pour ce qui est des clandestins d’autres pays africains, ils sont abandonnés au «point zéro», zone désertique délimitant la frontière entre l’Algérie et le Niger, et doivent marcher sur une distance de 15 kilomètres pour atteindre Assamaka dans des conditions météorologiques extrêmes, d’après la même source.
Après leur enregistrement par les forces de l’ordre nigériennes, ils sont logés dans des centres de transit onusien et italien et sont progressivement conduits dans d’autres centres à Arlit et Agadez, deux vastes localités situées au Nord du Niger.