A Tbilissi, la capitale géorgienne, des milliers de manifestants ont envahi les rues lundi 2 décembre, pour le cinquième jour consécutif. Le mouvement, initié jeudi dernier, est porté par des partisans de l’opposition protestant contre la décision du gouvernement de repousser à 2028, les discussions sur l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne (UE), soit cinq ans après l’obtention du statut de candidat.
Les protestataires, rassemblés devant le Parlement, agitent des drapeaux de la Géorgie et de l’UE, affirmant leur volonté de rapprochement avec l’Europe.
Les lieux de la contestation, sont placés sous haute surveillance policière, après plusieurs affrontements survenus entre manifestants et forces de l’ordre lors des précédentes journées de mobilisation.
Le mécontentement populaire intervient dans le sillage de la crise politique profonde qui sévit dans le pays. Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, fait l’objet d’accusations de fraude électorale de la part de l’opposition, qui conteste les résultats des législatives du 26 octobre et exige de nouvelles élections.
Le Premier ministre, Irakli Khobadidzé a déclaré que son gouvernement s’efforçait à « faire le maximum » pour atteindre l’objectif d’intégration de son pays dans l’espace européen, tout en rejetant toute possibilité de dialogue avec l’opposition.
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, connue pour son orientation pro-occidentale contrairement aux orientations du gouvernement, a salué la détermination des manifestants malgré ses pouvoirs limités. Sur la plateforme X, elle a écrit : « Encore une nuit impressionnante où les Géorgiens ont défendu fermement leur Constitution et leur choix européen».
La situation a dégénéré dimanche soir, lorsque des protestataires ont tiré des feux d’artifice en direction du Parlement et des forces de l’ordre. En réponse, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Ce mouvement de contestation, ancré dans le rejet du report des discussions avec l’Union européenne, reflète une volonté de la société civile géorgienne de s’affirmer sur la voie européenne, en dépit des tensions politiques et des défis sécuritaires que connait le pays.