Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, au centre d’une controverse après une tentative avortée de déclaration de loi martiale, fait face à une pression croissante pour quitter ses fonctions. Vendredi 6 décembre, son propre parti, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), a appelé à sa suspension rapide, dénonçant un « grand danger » pour le pays.
Han Dong-hoon, chef du PPP, a révélé des preuves accablantes, affirmant que le président avait ordonné l’arrestation de dirigeants politiques dans la nuit de mardi à mercredi, lors de la tentative de mise en œuvre de la loi martiale. Cette initiative, combinée à l’intervention militaire au Parlement, a provoqué une vague de manifestations populaires et l’indignation de l’opposition.
Le Parlement sud-coréen doit se réunir samedi pour voter une motion de destitution. Avec une majorité des deux tiers requise, l’opposition, qui contrôle 192 sièges sur 300, semble désormais avoir des chances significatives d’obtenir le soutien de certains membres du parti présidentiel, suite aux déclarations critiques de son chef.
Si la motion est adoptée, Yoon Suk Yeol sera suspendu de ses fonctions, et la Cour constitutionnelle devra confirmer sa destitution. Une nouvelle élection présidentielle serait alors organisée dans un délai de 60 jours, avec le Premier ministre Han Duck-soo assurant l’intérim.
Par ailleurs, le président Yoon fait l’objet d’une enquête pour « rébellion », alors que sa cote de popularité a chuté à 13 %, selon un sondage Gallup. Disparu de la scène publique depuis mercredi, il fait face à une mobilisation quotidienne de milliers de manifestants réclamant son départ.