Alors que le régime du président syrien déchu, Bachar al-Assad s’effondre après 24 ans de pouvoir autoritaire, la Syrie entre dans une phase cruciale de reconstruction et de transition politique.
La chute spectaculaire du dirigeant sanguinaire, responsable selon certaines estimations de plus de 500.000 morts depuis 2011, a été accueillie par des scènes de joie et de liesse populaire dans le pays.
Les dirigeants de la coalition rebelle, désormais aux commandes du pays, partagent l’espoir d’une paix durable. Leur priorité immédiate est claire : contrôler les armes qui circulent en masse pour éviter un chaos similaire à celui qu’a connu l’Irak ou la Libye après la chute de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi.
Abou Mohammed al-Joulani, de son vrai nom Ahmed Hussein Al-Chara, chef du groupe d’insurgés « Hayat Tahrir al-Cham » (HTC), principal acteur de l’offensive ayant renversé Assad, a appelé à la démobilisation des combattants. «Nous n’accepterons pas le chaos des armes dans les rues. Demain, les institutions reprendront leurs fonctions, et ceux qui portent une arme doivent retourner dans leurs bases», a-t-il déclaré.
Cependant, d’immenses défis subsistent : reconstruire un pays fracturé par près de cinq décennies de régime Assad, apaiser les tensions communautaires, tribales et religieuses, contenir les groupes terroristes toujours actifs comme l’État Islamique, et gérer le retour des millions de réfugiés syriens dans leur pays natal.
Pour superviser cette transition, Mohammed Ghazi al-Jalali, ancien Premier ministre sous Assad, a été désigné pour gérer les institutions et assurer la continuité des services sociaux. Capturé dimanche, il a déclaré être prêt à coopérer avec les rebelles et à faciliter une transition pacifique. Il a également plaidé pour des élections libres et équitables, promettant l’inclusivité et l’absence de discrimination religieuse ou culturelle.
Cherchant à consolider leur contrôle du pays, les rebelles ont instauré un couvre-feu à Damas, débutant dimanche soir et s’achevant lundi matin. Cette mesure vise à stabiliser la capitale et à sécuriser ses principales infrastructures.
L’avenir de la Syrie reste incertain, mais les acteurs de cette transition s’efforcent de poser les bases d’un renouveau départ politique, tout en cherchant à éviter les écueils d’un passé marqué par la répression et la division.