Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, peu après sa nomination, a promis mardi calme et stabilité aux Syriens, deux jours après la chute du régime de Bachar al-Assad lors d’une offensive fulgurante d’une coalition de rebelles.
Dans le même sens, Abou Mohammad al-Jolani, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à la tête de la coalition rebelle, a affirmé depuis Damas, que «les gens sont épuisés par la guerre. Le pays n’est pas prêt pour une autre, et ne va pas se retrouver dans une autre (guerre)».
Après la fuite de Bachar al-Assad en Russie, les rebelles syriens, menés par Hayat Tahrir al-Sham, se sont emparés de Damas, marquant un tournant majeur dans le conflit. La vie reprend progressivement dans la capitale, tandis que de nombreux Syriens s’efforcent de retrouver des proches disparus au cours des années de répression.
La coalition rebelle a désigné Mohammad al-Bachir, ancien administrateur d’Idleb, comme Premier ministre intérimaire chargé de gérer la transition jusqu’en mars prochain. Les rebelles ont également étendu leur contrôle à d’autres régions, notamment Deir Ezzor, après le retrait des forces kurdes.
Malgré sa victoire, HTS, ex-affilié à Al-Qaïda, est toujours considéré comme une organisation terroriste par plusieurs pays notamment occidentaux et à leur tête les Etats-Unis et Israël. L’ONU et des dirigeants occidentaux appellent à une transition inclusive pour éviter les écueils observés dans d’autres pays en crise, comme l’Irak ou la Libye.
Du côté d’Israël, la chute de l’ennemi Assad suscite des préoccupations sécuritaires. L’armée israélienne a intensifié ses frappes en Syrie ciblant les infrastructures de défense pour prévenir la montée d’organisations hostiles et a établi une zone tampon sur le Golan.
En parallèle, les rebelles ont ouvert les portes des prisons, libérant de nombreux détenus politiques. Des Syriens cherchent désespérément leurs proches, notamment dans les geôles tristement célèbres du régime du sanguinaire Bachar al-Assad.
La transition en Syrie s’annonce semée d’embûches, entre défis politiques, instabilité régionale et espoirs d’un renouveau national après des décennies de guerre et de répression.