Corée du Sud : La Cour constitutionnelle entame l’examen de la proposition de destitution du président déchu

La Cour constitutionnelle de la Corée du Sud a entamé ce lundi 16 décembre, sa première réunion pour fixer le calendrier de la procédure de destitution visant le président, Yoon Suk Yeol, suspendu par une motion de destitution adoptée par le Parlement après une tentative avortée du Chef de l’Etat d’imposer la loi martiale dans le pays.

La juridiction suprême dispose de six mois pour valider ou rejeter la motion de destitution adoptée samedi soir par les députés. Le vote au parlement a entraîné la suspension immédiate de Yoon Suk Yeol, 63 ans, sanctionné pour la loi martiale instaurée brièvement dans la nuit du 3 au 4 décembre. 

Si la Cour confirme cette décision, le président Yeol sera démis de ses fonctions et une élection présidentielle sera organisée dans les deux mois qui suivent son éviction. 

Durant cette période qui pourrait s’étendre jusqu’à huit mois, le Premier ministre Han Duck-soo assurera la présidence par intérim. Ce dernier a promis une « gouvernance stable » tandis que le président de la Cour constitutionnelle, Moon Hyung-bae a assuré que la procédure serait «rapide et équitable».

La Cour n’est composée actuellement que de six juges, trois postes étant vacants depuis octobre en raison d’un blocage politique. Un minimum de six voix est nécessaire pour valider la destitution, rendant un consensus indispensable. Selon les experts, les accusations contre Yoon Suk Yeol, notamment des violations flagrantes de la Constitution, rendent son éviction presque inévitable.

La crise politique a suscité une forte mobilisation populaire et les manifestations de grande ampleur contre Yoon Suk Yeol se multiplient, tandis que des groupes de soutien organisent également des rassemblements. Les deux camps promettent de maintenir la pression jusqu’au verdict.

Pour Lee Jae-myung, chef de l’opposition et favori potentiel en cas de nouvelles élections, une décision rapide de la Cour est essentielle pour « limiter les troubles nationaux et soulager la population ». Bien qu’il soit lui-même fragilisé par des affaires judiciaires, Lee pourrait tirer parti de la situation, après sa défaite serrée face à Yoon Suk Yeol lors de l’élection de 2022, la plus disputée de l’histoire sud-coréenne.