Ces derniers mois, la Russie a été accusée d’ingérence dans les élections en Moldavie, en Géorgie, en Roumanie et en Allemagne qui a mis en place un groupe de travail chargé de contrer la désinformation, l’espionnage et le sabotage lors des élections du 23 février, comme l’a annoncé la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, précisant que la propagande russe utilise des mensonges ciblés et des diffamations pour influencer l’opinion publique.
Le gouvernement d’Olaf Scholz, engagé à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire », fait face à des voix discordantes notamment celles du parti AfD d’extrême-droite et BSW de la gauche radicale qui s’opposent à l’envoi d’armes à Kiev et prônent des négociations avec Moscou. Ces positions, séduisantes pour une partie de l’opinion publique allemande, pourraient être amplifiées par la Russie lors du prochain scrutin, selon les experts.
Bruno Kahl, chef des services de renseignement allemands, a affirmé que Moscou exploite les fractures de la société allemande, comme la pandémie, le changement climatique ou les tensions économiques, pour diviser davantage et influencer l’opinion politique.
Des enquêtes menées par des médias allemands en septembre dernier, ont révélé qu’une agence proche du Kremlin, la Social Design Agency (SDA), orchestrait une campagne de désinformation pour affaiblir le soutien des Allemands à l’Ukraine et appuyer l’AfD, en utilisant des caricatures et des messages sur Facebook, Telegram ou Instagram.
L’agence SDA diffuse de fausses informations depuis au moins deux ans, ajoutent les médias allemands, précisant que ces campagnes sont directement supervisées par le Kremlin.
La SDA est également liée à la campagne « Doppelgänger », détectée en 2022, où de faux articles imitant des médias occidentaux respectés, propagent des récits prorusses, ajoutent les mêmes sources.
Parallèlement, les autorités allemandes ont imputé à la Russie plusieurs cyberattaques, notamment une visant les emails de responsables du parti SPD et une autre touchant l’Office allemand des statistiques, dont la directrice supervise également les élections. Un article suisse a suggéré l’implication de hackers prorusses, bien que cela n’ait pas été confirmé officiellement.