La paralysie imminente de l’État fédéral américain semble de plus en plus inévitable après le rejet massif, jeudi 19 décembre, d’un nouveau texte budgétaire proposé par les républicains à la Chambre des représentants.
À quelques heures de l’échéance fatidique de vendredi à minuit, l’impasse politique s’aggrave, menaçant de priver des centaines de milliers de fonctionnaires de leurs salaires et de les plonger dans le chômage technique, de suspendre des aides sociales vitales et de fermer des services publics, y compris les crèches.
Malgré leur majorité à la chambre basse, les républicains n’ont pas réussi à faire passer leur proposition budgétaire. Cette initiative visait à contourner un précédent accord bipartite qui avait été saboté la veille, par le président élu, Donald Trump et son allié Elon Musk, le futur président américain, ayant qualifié l’accord initial de « mauvaise affaire », attisant ainsi la division au sein du camp républicain.
La nouvelle proposition, pourtant soutenue par Trump, devait marquer un compromis acceptable pour la droite conservatrice tout en évitant un shutdown.
« C’est un très bon accord pour le peuple américain », avait-il assuré, tentant de rallier les élus à sa cause. Mais le vote a tourné au désastre : avec 38 républicains s’alliant aux démocrates pour voter contre, le texte n’a même pas obtenu une majorité simple, loin des deux tiers nécessaires pour être adopté.
Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, se retrouve dans une position particulièrement délicate. D’un côté, les démocrates appellent à un retour à l’accord initialement négocié, qui prévoyait des compromis sans réduction drastique des dépenses. De l’autre, une frange des conservateurs refuse catégoriquement toute solution qui n’inclurait pas de coupes budgétaires pour compenser de nouvelles aides sociales.
Cette division interne au sein du Parti républicain complique considérablement les négociations. L’influence de Donald Trump, qui reste une figure dominante du parti républicain, exacerbe les tensions, rendant toute convergence improbable à court terme.
Pour l’administration Trump, qui prendra officiellement ses fonctions dans quelques semaines, cette impasse budgétaire constitue un test politique majeur. Son rôle dans le rejet de l’accord bipartite pourrait entacher le début de son mandat, le plaçant directement au cœur d’une crise qu’il aura contribué à aggraver.
Alors que le temps presse, l’Amérique s’engouffre dans l’incertitude. Un shutdown fédéral, en pleine période de fêtes de fin d’année, viendrait non seulement marquer l’échec des institutions à surmonter leurs divisions, mais aussi fragiliser encore davantage la confiance des citoyens dans leur classe politique.