Embellie dans le ciel marocco-algérien ? Pas si sûr. Les amabilités échangées par le président algérien Bouteflika et le Roi Mohammed VI durant le week-end ne semblent pas être du goût de tout le monde en Algérie. Prenant à contre-pied les avenantes déclarations exprimées de part et d’autre, le FLN a froidement boudé les avances du souverain alaouite. Pour le Front de libération National Algérien, dont Bouteflika est pourtant le président, les offres de Mohammed VI ne valent pas plus qu’un banal « effet d’annonce ».Des réactions qui semblent d’autant plus étonnantes que le souverain marocain a multiplié les déclarations de bonnes intentions envers l’Algérie voisine. Il a soigneusement choisi le discours du trône pour réitérer la volonté de son pays d’amorcer avec l’Algérie une « nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens ». La réouverture des frontières fermées depuis 1994 devant constituer le couronnement de cette normalisation, souhaitée d’un côté comme de l’autre. Quant au président algérien, il n’a pas tari d’éloges dans son message adressé au monarque chérifien à l’occasion de la fête du trône. « Tout en partageant, ainsi que le peuple algérien, votre joie en cette heureuse occasion, je ne manquerai pas d’exprimer ma satisfaction quant à l’élan effectif qui a marqué dernièrement les relations algéro-marocaines, ponctuées par un échange de visites au niveau des ministres », a insisté le président Bouteflika. Un début d’entente qui s’est concrétisé par un accord de livraison de gaz, signé dimanche 31 juillet à Alger entre la Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité (ONE). A partir du 1er septembre, ce sont 640 millions de mètres cubes de gaz algérien qui iront alimenter annuellement les centrales thermiques hybrides de Aïn Beni Mathar (près de la frontière avec l’Algérie) et de Tahhadart, à proximité de Tanger, dans le Nord du Maroc.Pourtant, ce semblant de rapprochement est contredit par les déclarations de responsables du FLN. La sortie de Kassa Aissi, porte-parole du parti au pouvoir en Algérie considérant que tout cela n’est qu’un effet d’annonce, accrédite la probabilité de l’existence de fortes résistances au rapprochement avec le Maroc. Une obstruction qui ne serait pas nourrie uniquement par la hiérarchie militaire du DRS, les redoutables services de renseignements militaire, mais aussi par le FLN lui même.
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