Le cognac français traverse une période difficile avec l’annonce ce mercredi 25 décembre, par la Chine de sa décision de prolonger son enquête antidumping aux importations de cognac et brandy en provenance de l’Union européenne. Ce prolongement marque une nouvelle étape dans le bras de fer commercial entre Pékin et Bruxelles, qui semble s’éterniser.
Rappelons qu’au début de cette année 2024, alors que la Commission européenne menait une enquête sur les subventions d’État accordées aux voitures électriques chinoises, Pékin avait réagi en ouvrant à son tour une enquête sur les importations d’Europe, de la liqueur française Brandy. Initialement prévue pour se conclure en janvier, cette enquête a été finalement prorogée jusqu’au 5 avril, selon le ministère chinois du Commerce, qui évoque « la complexité de cette affaire ».
Cette prolongation représente un nouveau coup dur pour la filière cognac, déjà fragilisée depuis l’automne dernier par une mesure obligeant les producteurs à verser une caution aux douanes chinoises à chaque vente de leurs produits en Chine.
Le cognac, représentant 95% des brandys européens, est particulièrement visé, la France étant l’un des principaux producteurs. Ce conflit commercial trouve son origine dans la position ferme de la France contre les importations chinoises de voitures électriques, soutenue par l’Union européenne.
Lors du dernier sommet G20 à Rio, le président français Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping avaient convenu de trouver une solution d’ici le premier trimestre 2025 concernant la taxation du cognac. L’ancien Premier ministre français, Michel Barnier devait se rendre en Chine début 2024 pour discuter de ce dossier, mais son voyage a été annulé en raison de la situation actuelle.
L’enjeu pour la France, est considérable sur le plan économique : la filière cognac représente plus de 70.000 emplois dans l’Hexagone, avec 98% de ses ventes destinées à l’export, dont un quart destiné à la Chine. Ce secteur est d’autant plus vulnérable que les États-Unis, son premier marché, pourraient freiner ses ventes si Donald Trump décide de renforcer les droits de douane, comme il l’a déjà déclaré.