Le frein à la dette, enjeu majeur de la campagne électorale en Allemagne

En Allemagne, le « Schuldenbremse » est un dispositif budgétaire instauré en 2009 sous l’ex-chancelière, Angela Merkel, après la crise financière mondiale. Ce dispositif limite l’emprunt annuel du gouvernement à 0,35 % du PIB, afin de garantir une gestion rigoureuse des finances publiques.

Si ce système a contribué à maintenir la dette de l’Allemagne à un niveau relativement faible à 64 % du PIB contre 112 % en France, il est désormais critiqué pour avoir freiné l’économie, en limitant les investissements nécessaires à la modernisation des infrastructures, à la numérisation et à la rénovation de l’armée allemande.

Pour rappel, l’Allemagne a fait face fin 2023, à un déficit colossal de 60 milliards d’euros, en raison de la faible demande mondiale et de la hausse des coûts énergétiques. 

La coalition au pouvoir s’est déchirée sur la question de la flexibilisation du frein à la dette, le SPD et les Verts soutenant des assouplissements, tandis que le ministre des Finances, Christian Lindner s’était opposé à toute réforme, entrainant l’éclatement de la coalition en novembre dernier.

De nombreux experts économistes, ainsi que la banque centrale allemande plaident en faveur d’une révision de cette règle, suggérant un déficit pouvant atteindre 1 à 1,5 % du PIB, contre 0,35 % actuellement. 

Ils estiment que l’Allemagne dispose d’une marge de manœuvre et qu’il est crucial d’investir pour stimuler la croissance et moderniser l’économie. Cependant, la question reste politiquement divisée, avec l’AfD et la CDU fermement opposées à tout assouplissement alors qu’une éventuelle réforme nécessiterait l’accord de deux tiers des députés.