Retranché dans sa résidence officielle, le président destitué de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, continue de défier les autorités pour le troisième jour consécutif, refusant son arrestation et promettant de «se battre jusqu’au bout» contre les accusations pesant sur lui, notamment sa tentative controversée d’imposer la loi martiale dans le pays.
Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), chargé d’enquêter sur les événements du 3 décembre, dispose jusqu’au 6 janvier, pour exécuter le mandat d’arrêt émis par un tribunal de Séoul à l’encontre de Yeol, un mandat d’arrêt émis après trois convocations ignorées par le président destitué.
Depuis l’émission de ce mandat d’arrêt, des manifestations des partisans et des opposants de Yoon Suk Yeol se succèdent devant sa résidence à Séoul, sous la surveillance des forces de l’ordre qui tentent d’éviter tout débordement.
L’ancien président qui n’a exprimé aucun remords depuis sa destitution, a en revanche, adressé un message de défiance à ses soutiens, dénonçant des «menaces internes et externes» contre la souveraineté du pays.
«Je me battrai à vos côtés jusqu’à la fin pour protéger cette nation», a-t-il écrit dans une lettre diffusée parmi ses partisans. Cette prise de position a été qualifiée de «délirante» par Jo Seoung-lae, porte-parole du Parti démocrate, qui accuse Yoon Suk Yeol d’encourager la violence.
Alors que l’équipe juridique de Yoon Suk Yeol a déposé un recours contre le mandat d’arrêt, arguant de son caractère «illégal et invalide», le CIO a averti que toute tentative d’entraver l’arrestation pourrait faire l’objet de poursuites judiciaires.
En parallèle, des mandats de perquisition ont été délivrés pour fouiller la résidence officielle de Yoon Suk Yeol et d’autres lieux stratégiques. Cependant, le service de sécurité présidentiel bloque l’accès des enquêteurs, invoquant une loi sur les secrets d’État.
Actuellement suspendu, Yoon Suk Yeol conserve officiellement son titre de président dans l’attente de la décision définitive de la Cour constitutionnelle, prévue pour mi-juin. Si la destitution est confirmée à la majorité des deux tiers des juges de cette cour, elle deviendra définitive. Sinon, il retrouvera ses fonctions.
La situation politique s’est encore détériorée après la destitution, vendredi dernier, du Premier ministre Han Duck-soo qui assurait l’intérim à la présidence, avant d’être remplacé par le ministre des Finances, Choi Sang-mok qui s’efforce de stabiliser le pays.
De son côté, Yoon Suk Yeol a accédé à une demande de l’opposition en nommant deux juges à la Cour constitutionnelle, un geste qui pourrait influencer le verdict à venir et déterminer l’avenir de son mandat.