Le Parlement libanais se réunira ce jeudi 9 janvier, pour tenter d’élire un président de la République, un poste qui demeure vacant depuis plus de deux ans sur fond d’une grave crise économique et institutionnelle.
Cependant, les analystes restent sceptiques quant à la capacité des députés à s’entendre sur un candidat, malgré le récent affaiblissement du puissant mouvement chiite armé le Hezbollah.
Souvent accusé de bloquer les précédentes élections présidentielles, le mouvement pro-iranien Hezbollah a subi un revers majeur après un conflit de deux mois avec Israël. Cette guerre, qui s’est terminée par une trêve le 27 novembre, a coûté la vie à son chef, Hassan Nasrallah.
Par ailleurs, le Hezbollah a perdu un allié stratégique le régime syrien de Bachar Al-Assad après son éviction le 8 décembre par une coalition de rebelles islamistes.
Conformément au système confessionnel libanais, la présidence est réservée à un chrétien maronite, tandis que le poste de Premier ministre revient à un musulman sunnite et celui de président du Parlement à un musulman chiite. Malgré cette répartition des postes clés du pouvoir à Tripoli, aucun consensus n’a été atteint depuis la fin du mandat de l’ancien président, Michel Aoun, en octobre 2022.
Des acteurs internationaux, notamment les États-Unis, l’Arabie saoudite et la France, intensifient leur pression pour qu’un président soit élu. L’envoyé américain, Amos Hochstein a appelé lundi à un « consensus politique » pour aider à redresser l’économie libanaise.
Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, est présenté comme le candidat favori, bénéficiant du soutien des États-Unis et à un moindre degré, de la France et de l’Arabie saoudite.
D’autres noms, tels que Jihad Azour, ancien ministre des Finances, Elias Baissari, chef de la sécurité par intérim, ou encore les députés Nehmat Afram et Ibrahim Kanaan, sont également cités comme candidats potentiels.
Cependant, la candidature de Joseph Aoun pourrait être techniquement contestée, la Constitution interdisant aux détenteurs de hautes fonctions publiques des deux dernières années de se présenter.
Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir une majorité des voix des deux tiers (86) des 128 députés que compte le parlement. Si aucun candidat n’atteint ce quorum, un second tour sera organisé, où une majorité simple de 65 voix suffira pour être désigné à la présidence.