En l’absence de vote sur le budget 2025, la France opère en mode «service minimum»

La France est entrée dans une phase exceptionnelle ce 1er janvier 2025, fonctionnant sous le régime des «services votés» instauré par une «loi spéciale» et un décret qui prorogent de manière inédite le budget de 2024. 

Ce cadre budgétaire temporaire garantit la continuité des services publics essentiels tout en imposant des limitations strictes sur les engagements financiers de l’État. La ministre française des Affaires sociales, Catherine Vautrin a déclaré le 3 janvier, sur les antennes de RTL, qu’«on ne peut pas prendre d’engagements nouveaux : la France fonctionne en service minimum».

Ce fonctionnement réduit, bien que permettant le maintien des dépenses courantes et des activités essentielles, affecte lourdement l’investissement public. 

En l’absence de budget formellement adopté, les projets à moyen et long terme sont mis en attente, ce qui limite les capacités de l’État à soutenir la croissance économique et à répondre aux besoins émergents du pays. Cette situation suscite également des inquiétudes quant à l’impact sur des secteurs cruciaux tels que l’éducation, la santé ou les infrastructures.

Une circulaire datée du 30 décembre, signée par les nouveaux ministres de l’Économie, Éric Lombard et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a mis en garde contre les restrictions imposées par ce cadre. 

Le texte appelle à une gestion rigoureuse des ressources, insistant sur la nécessité de prioriser les dépenses obligatoires et de reporter les engagements non essentiels.

Sur le plan politique, cette situation reflète une crise d’incertitude marquée par l’incapacité des acteurs politiques à trouver un terrain d’entente sur le budget 2024. Ce blocage pourrait affaiblir la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux, qui s’inquiètent déjà, des répercussions potentielles sur la stabilité économique de la France.

À court terme, les services publics continueront à fonctionner, mais l’absence de nouvelles marges de manœuvre pourrait accroître les tensions sociales et freiner les initiatives destinées à relancer l’économie.

Les observateurs estiment que la résolution rapide de cette impasse budgétaire sera essentielle pour restaurer une vision à long terme et éviter un impact durable sur la croissance économique de l’Hexagone.