Le président suspendu de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, a été arrêté mercredi lors d’un raid des enquêteurs dans le sillage de la crise politique aigue déclenchée par sa tentative avortée d’instaurer début décembre 2024, la loi martiale dans le pays.
Des agents du Bureau d’enquête sur la corruption (CIO) et de la police ont appréhendé Yoon à son domicile à Séoul, après avoir franchi les murs de sa résidence à l’aide d’échelles. Retranché depuis plusieurs semaines, Yoon a été conduit au CIO, où il est actuellement maintenu en garde à vue.
Dans un message vidéo, Yoon Suk Yeol a déclaré se soumettre à l’enquête pour éviter des violences, bien qu’il conteste sa légalité. Accusé de «rébellion», un crime passible de la peine de mort dans ce pays asiatique, il avait auparavant refusé de répondre aux convocations de la police.
Suspendu par l’Assemblée nationale depuis le 14 décembre, Yoon attend la décision de la Cour constitutionnelle, qui doit statuer d’ici juin prochain, sur sa destitution définitive ou sa réintégration.
Cette crise fait suite à sa proclamation de la loi martiale le 3 décembre, justifiée par la nécessité de contrer les « forces communistes nord-coréennes ». Cette mesure avait été rapidement annulée par un vote parlementaire, sous la pression des élus et de milliers de manifestants prodémocratie.
Son arrestation marque une étape cruciale dans ce tumulte politique. Si certains saluent un retour à l’ordre, d’autres dénoncent une action «injuste et illégale».
La Cour constitutionnelle a lancé mardi le procès en destitution, Yoon ayant boycotté la première audience pour des raisons de sécurité. Une deuxième audience est prévue demain jeudi.
Dans ce contexte de division nationale, le président du Parlement, Woo Won-shik a appelé à recentrer les efforts sur la stabilité du pays et le bien-être de la population.