Le procureur de la CPI sollicite des mandats d’arrêt contre des dirigeants talibans

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan a annoncé jeudi son intention de demander des mandats d’arrêt contre des Talibans au pouvoir en Afghanistan, pour persécution des femmes, qualifiée de crime contre l’humanité. 

Selon lui, Hibatullah Akhundzada, leader suprême des talibans, et Abdul Hakim Haqqani, ministre de la justice, portent la responsabilité pénale de ces persécutions. Il a souligné que les femmes, les filles et les membres de la communauté LGBTQI+ en Afghanistan subissent des persécutions répétées et graves.

Khan a insisté sur l’inacceptabilité de la situation actuelle en Afghanistan pour les femmes et a précisé que d’autres crimes contre l’humanité sont également commis, notamment des meurtres, emprisonnements, tortures, violences sexuelles et disparitions forcées, perpétrés contre tout opposant présumé au régime taliban en place à Kaboul. 

La CPI doit maintenant examiner la demande des mandats d’arrêt, un processus qui pourrait prendre plusieurs semaines voire même plusieurs mois. L’exécution de ces mandats dépend de la coopération des États membres concernés.

Cette initiative a été saluée par des défenseurs des droits humains, dont Shukria Barakzai, ancienne députée afghane, qui a qualifié cette démarche de victoire pour les femmes afghanes, et par Human Rights Watch, qui considère cela comme un tournant pour la justice internationale. Le rapporteur spécial de l’ONU a également applaudi cette démarche.

Depuis leur prise de pouvoir en 2021, les talibans ont restreint de manière drastique les droits des femmes, les excluant de nombreux espaces publics et en leur imposant des lois strictes, telles que l’interdiction de chanter ou de déclamer de la poésie. 

Ces mesures ont suscité des critiques internationales, dont celle de l’ONU qui qualifie la situation d' »apartheid de genre ». En revanche, le gouvernement taliban affirme que ces restrictions sont conformes à la loi islamique et rejette les accusations de discrimination.