La startup chinoise DeepSeek, spécialisée en intelligence artificielle, a provoqué une onde de choc sur les marchés mondiaux, entraînant une chute des valeurs technologiques aux États-Unis et en Europe. Son modèle d’IA, jugé plus performant et économique que ses concurrents américains, remet en question la domination des géants du secteur.
Lundi, Nvidia, leader mondial des puces d’IA, a vu ses actions plonger de 17 %, réduisant sa capitalisation boursière de 600 milliards de dollars. ASML, fabricant européen d’équipements pour puces, a également reculé de 7 %. Le Nasdaq Composite a perdu plus de 3 %, et le secteur technologique globalement 5,6 %. En Europe, les bourses ont suivi, plombées par ces pertes.
La crise a aussi impacté le marché des devises et des matières premières. Le dollar s’est affaibli face aux autres monnaies, tandis que l’euro atteignait un sommet en six semaines. L’or et le pétrole brut ont enregistré des baisses significatives. Cependant, la situation s’est inversée mardi en Asie, où le dollar a rebondi, entraînant une correction des autres devises.
DeepSeek, créée en 2023 par le fonds High Flyer, a récemment présenté son modèle de langage R1, open source et développé en seulement deux mois pour moins de 6 millions de dollars. Ce modèle surpasserait des géants comme GPT-4o d’OpenAI ou Gemini 2.0 Flash de Google, notamment dans les domaines complexes comme les mathématiques et le codage.
Lundi, DeepSeek AI Assistance est devenue l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store, avant de suspendre les inscriptions en raison d’une cyberattaque. L’entreprise utilise des puces H800 de Nvidia, moins avancées, en raison des restrictions américaines sur l’exportation de technologies vers la Chine.
Donald Trump a qualifié cette percée de « signal d’alarme » pour les entreprises américaines, tout en affirmant sa confiance dans leur capacité à maintenir leur leadership. Son retour a ravivé les craintes d’une guerre commerciale sino-américaine, bien qu’il n’ait pas encore imposé les tarifs douaniers promis. Une évaluation des mesures commerciales est attendue pour le 1er avril.