Selon le dernier rapport de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), publié le mardi 18 février 2025, la France est devenu le principal importateur européen de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie, surpassant ainsi l’Espagne.
D’après les données recueillies par ce groupe de réflexion spécialisé dans l’analyse économique et financière du secteur énergétique, les importations françaises de GNL russe ont connu une hausse significative de 81 % en 2024. Cette augmentation contraste fortement avec la tendance générale des importations de GNL du pays, qui ont diminué de 13 %, atteignant 25,3 milliards de mètres cubes sur la même période.
Un rôle central dans cet approvisionnement énergétique est joué par le terminal méthanier de Dunkerque. Selon le rapport, ce site a représenté à lui seul 27 % des importations européennes de GNL russe en 2024.
La France qui dispose de cinq terminaux d’importation de GNL, a ainsi vu transiter entre janvier et novembre 2024, près de 2,7 milliards d’euros de GNL en provenance de Russie.
Cette situation soulève des questions stratégiques et géopolitiques majeures. Alors que l’Union européenne cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes dans un contexte de tensions prolongées avec Moscou, la hausse des importations françaises semble aller à contre-courant des efforts de diversification et de sécurisation énergétique engagés par Bruxelles.
Par ailleurs, cette dépendance accrue au GNL russe met en lumière les défis auxquels la France est confrontée en matière de transition énergétique et d’indépendance énergétique.
Si le GNL constitue une alternative plus flexible au gaz naturel transporté par gazoducs, il pose également des enjeux environnementaux et économiques qui interrogent sur la pérennité d’un tel modèle d’approvisionnement.