La France réunit, ce mercredi 19 février, un groupe de dirigeants européens venant de la Norvège, du Canada, de la République tchèque, la Grèce, la Finlande, la Roumanie, la Suède et de la Belgique ainsi que des pays baltes, afin de discuter de la situation en Ukraine et d’envoyer ainsi un signal clair à Washington, au sujet des tensions transatlantiques qui semblent s’accentuer.
Pendant que l’Europe coordonne ses efforts, l’administration Trump poursuit une approche unilatérale à travers des discussions entre des émissaires américains et russes en Arabie saoudite, tandis que le président américain, Donald Trump et son homologue russe, Vladimir Poutine envisagent des négociations bilatérales pour résoudre le conflit ukrainien, mettant ainsi à l’écart, les puissances européennes.
Ces tensions sont exacerbées par les récentes déclarations de l’émissaire américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg qui a estimé qu’il n’était ni raisonnable ni faisable d’impliquer tous les acteurs autour de la table des discussions sur le conflit russo-ukrainien.
Parallèlement, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, James David Vance a critiqué les gouvernements européens, les accusant de restreindre la liberté d’expression. Cette posture a surpris les alliés européens des USA qui s’attendaient plutôt, à un discours portant sur le partage des dépenses de défense et sur la nécessité pour l’Europe d’assumer davantage de responsabilités en matière de sécurité.
Avec le retour du républicain Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les dirigeants européens prennent conscience que le renforcement des liens transatlantiques observé sous Joe Biden, notamment dans le cadre de la réponse à l’invasion de l’Ukraine, ne sera pas rétabli de sitôt.
Les récentes négociations russo-américaines menées sans la participation de l’Ukraine ni des dirigeants européens, suscitent des interrogations. Néanmoins, certains responsables américains, à l’instar du secrétaire d’Etat, Marco Rubio, affirment que les Européens et les Ukrainiens devront être impliqués, laissant entrevoir une possible réorientation stratégique de Washington.
L’enjeu pour l’Europe est désormais double : préserver son unité et adopter une approche pragmatique pour structurer les relations avec les États-Unis. Si des terrains d’entente existent autour du bras de fer avec la Chine, la stabilité au Moyen-Orient ou encore les enjeux liés à l’Arctique, des tensions persistent entre les deux alliés de l’OTAN.
Si la Maison Blanche continue d’adopter une rhétorique agressive, notamment en matière commerciale ou institutionnelle, il deviendra difficile de maintenir une coopération efficace entre les deux blocs occidentaux.
L’avenir des relations transatlantiques dépendra donc de la capacité des deux parties, les USA et l’Union européenne, à dépasser ces différends pour œuvrer ensemble sur des enjeux d’intérêt commun.