Après douze heures de négociations à huis clos en Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis ont conclu, lundi, des discussions portant sur l’instauration d’une trêve partielle en Ukraine, plus de trois ans après le début de l’offensive russe.
Le président américain Donald Trump, dont le rapprochement avec son homologue russe Vladimir Poutine a modifié les dynamiques du conflit, affirme vouloir mettre un terme aux hostilités. À cette fin, il a mandaté ses émissaires pour des pourparlers à Ryad, où les délégations russe et américaine se sont réunies dans un palace, au lendemain d’un premier échange entre représentants américains et ukrainiens.
La Russie a salué un « dialogue utile » avec Washington. Grigori Karassine, sénateur russe et ancien diplomate, a qualifié ces discussions d’« intenses, difficiles, mais très constructives ». Moscou souhaite désormais associer l’ONU aux négociations en vue d’une médiation internationale.
Parmi les principaux points abordés figure un éventuel cessez-le-feu en mer Noire, destiné à restaurer l’accord céréalier qui avait permis à l’Ukraine d’exporter ses céréales de juillet 2022 à juillet 2023. La Russie s’était retirée de cet accord, reprochant aux Occidentaux de ne pas avoir respecté leurs engagements sur l’assouplissement des sanctions visant ses exportations. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a confirmé que la réactivation de cet accord et ses modalités étaient au centre des discussions, sans pour autant garantir un arrêt immédiat des combats.
Par ailleurs, le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a qualifié les discussions avec les représentants américains de « productives et ciblées », soulignant l’importance des infrastructures énergétiques dans les négociations. Washington et Kiev réclament un moratoire sur les frappes visant ces sites stratégiques.
Toutefois, malgré ces efforts diplomatiques, les combats se poursuivent. Si l’Ukraine se dit prête à un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, la Russie, qui continue d’avancer sur le terrain, temporise. Pour l’heure, seule une suspension des bombardements des infrastructures énergétiques a été convenue avec Washington. Les négociations, jugées complexes, se poursuivront dans les semaines à venir.