Donald Trump lance une vaste offensive commerciale avec l’introduction de nouveaux droits de douane, une mesure clé de son programme, censée marquer le début d’un « âge d’or » pour l’économie américaine. Toutefois, cette initiative pourrait déstabiliser l’économie mondiale.
Jusqu’à la veille de cette annonce, la Maison-Blanche peaufinait encore les détails de cette réforme, dont l’ampleur reste inconnue. « Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique », a déclaré Karoline Leavitt, précisant que ces taxes seraient appliquées immédiatement.
L’officialisation de ces mesures interviendra lors d’une cérémonie prévue ce mercredi à 16 h heure locale (20 h GMT), peu après la clôture de la bourse de Wall Street, qui connaît déjà une volatilité accrue.
Les spéculations s’intensifient autour d’une éventuelle taxe unique de 20 % sur toutes les importations, remplaçant les droits de douane différenciés selon l’origine des marchandises.
Si Donald Trump a récemment tempéré ses propos en affirmant qu’il serait « très gentil » avec les partenaires commerciaux des États-Unis, les principaux acteurs économiques adoptent une posture prudente entre fermeté et ouverture au dialogue.
Le Canada, particulièrement exposé, envisage une réponse mesurée, selon son Premier ministre Mark Carney. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a rappelé, quant à elle, que l’UE dispose d’un plan de riposte si nécessaire.
D’autres nations, comme le Vietnam, anticipent ces nouvelles barrières en réduisant leurs propres droits de douane, tandis que le Royaume-Uni tente d’obtenir un accord bilatéral pour minimiser l’impact des mesures américaines.
Parallèlement, des négociations pour un accord de libre-échange entre Pékin, Tokyo et Séoul s’accélèrent, tandis que l’UE explore un rapprochement économique avec le Canada. Face aux critiques, Donald Trump maintient sa ligne dure, vantant les bienfaits du protectionnisme pour l’industrie américaine et le rééquilibrage budgétaire.
Les économistes, notamment ceux de Goldman Sachs, alertent toutefois sur les effets délétères de cette politique, comparant son impact à une hausse massive des impôts.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump a déjà relevé les droits de douane sur de nombreux produits en provenance de Chine, du Mexique et du Canada, ainsi que sur l’acier et l’aluminium.
Washington prévoit également à partir du 4 avril, d’instaurer une taxe additionnelle de 25 % sur les véhicules et pièces détachées fabriqués à l’étranger.
Cette escalade protectionniste risque d’accentuer les tensions commerciales et d’entraîner une forte volatilité des marchés, comme en témoigne l’évolution erratique des indices boursiers américains ces derniers jours.