L’intransigeance du président américain sur la politique tarifaire continue de semer le trouble sur les places financières internationales. Les principales Bourses mondiales ont lourdement chuté, dans un mouvement qualifié d’«historique» par plusieurs analystes.
En Europe, les principales places financières ont ouvert en forte baisse : Francfort reculait de 5,75 %, Paris de 5,68 %, Londres de 5,21 %, Milan de 6,37 % et Zurich de 6,51 %. Des baisses brutales, révélatrices d’un climat d’inquiétude généralisée.
«Il n’est pas exagéré de décrire ces mouvements de marché comme historiques», ont commenté les économistes de la Deutsche Bank, évoquant un choc d’une ampleur comparable à l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971.
En Asie, la déstabilisation est d’autant plus marquée que Pékin a répliqué à l’offensive américaine. Vendredi, après la clôture des marchés asiatiques, la Chine a annoncé une série de droits de douane en réponse aux mesures américaines, intensifiant les craintes d’une escalade commerciale aux conséquences potentiellement dévastatrices.
L’impact a été immédiat : la Bourse de Hong Kong a dévissé de 12,65 % en séance, sa pire performance en plus de 16 ans. Shanghai a perdu 7,34 %, Shenzhen -9,66 %, et Tokyo a clôturé en baisse de près de 8 %. Séoul et Sydney ont respectivement reculé de 5,6 % et 4,2 %.
Malgré les secousses sur les marchés financiers, le président américain, Donald Trump a réaffirmé dimanche sa détermination à maintenir les nouveaux droits de douane, ciblant particulièrement l’Asie et l’Union européenne. Son administration indique que plus de 50 pays ont pris contact avec Washington pour tenter de négocier.
La nouvelle grille tarifaire américaine prévoit des droits de douane planchers de 10 %, avec des hausses différenciées : 20 % pour l’UE, 34 % pour la Chine, 24 % pour le Japon, et 31 % pour la Suisse. Une offensive des Etats-Unis sans précédent depuis les années 1930.
Les marchés réagissent avec une forte aversion au risque. Les investisseurs désertent les actifs volatils, à commencer par les matières premières et les cryptomonnaies.
Vers 07h20 GMT, le prix du baril de Brent chutait de 4,48 % à 62,64 dollars, tandis que le WTI passait sous la barre symbolique des 60 dollars, en baisse de 4,59 % à 59,14 dollars – une première depuis avril 2021.
Le bitcoin, lui aussi emporté par le mouvement de panique, cédait 10,44 % à 74.983 dollars, atteignant un plancher inédit depuis novembre dernier.
Dans ce contexte de turbulences, les obligations d’État, perçues comme plus sûres, regagnent les faveurs des investisseurs. Le taux des emprunts américains à dix ans reculait lundi à 3,93 %, contre 4 % vendredi. En Allemagne, le taux équivalent passait de 2,58 % à 2,49 %.