Dix jours après la décision de la Cour suprême de le renvoyer devant la justice pour tentative de coup d’État, l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a réuni dimanche 6 avril, plusieurs dizaines de milliers de partisans à São Paulo.
Cette démonstration de force intervient alors que l’ex-chef d’État d’extrême droite est désormais officiellement accusé d’avoir tenté de renverser le gouvernement en place à la suite des événements du 8 janvier 2023.
« Il n’y a pas eu de coup d’État », ont scandé les manifestants venus soutenir l’ancien président. Selon les estimations de l’Université de São Paulo, environ 45.000 personnes ont participé au rassemblement, majoritairement des adultes et des personnes âgées.
La Cour suprême a statué, le 26 mars, que Jair Bolsonaro, âgé de 70 ans, devait être jugé pour son implication présumée dans une tentative de renversement de l’ordre démocratique. Il est soupçonné par le parquet d’avoir sollicité l’appui des forces armées pour empêcher l’investiture de Luiz Inácio Lula da Silva, vainqueur de l’élection présidentielle de 2022. Cette accusation, particulièrement grave, pourrait lui valoir jusqu’à quarante ans de réclusion.
Face à ses partisans, l’ancien président a une nouvelle fois nié toute implication, se présentant comme une victime de persécutions politiques. «Ce qu’ils veulent vraiment, ce n’est pas m’emprisonner, c’est me faire disparaître, parce que je suis une épine dans leur gorge», a-t-il déclaré, tout en réclamant une amnistie pour les individus condamnés pour les actes de vandalisme perpétrés contre le Congrès, la présidence et la Cour suprême en janvier 2023.
Cette manifestation à São Paulo marque la première grande mobilisation de soutien à Jair Bolsonaro depuis sa mise en accusation formelle. Elle survient quelques semaines après un rassemblement à Rio de Janeiro, qui avait réuni en mars, environ 18.000 personnes.