L’ONU alerte sur une crise humanitaire sans précédent à Gaza, alors que les négociations de trêve patinent

La situation humanitaire dans la bande de Gaza est désormais « probablement la pire » depuis le début du conflit israélo-palestinien, il y a 18 mois, a alerté mardi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), rappelant que cette dégradation intervient à la suite de la reprise par Israël de son offensive militaire le 18 mars contre Gaza, après deux mois de trêve, et que les négociations pour un nouvel accord butent sur des divergences irréconciliables.

Lundi, le Hamas a confirmé avoir reçu une nouvelle offre israélienne, transmise par les médiateurs égyptiens et qataris et qui exige la libération de la moitié des otages (estimés à 59) dès la première semaine d’un cessez-le-feu temporaire de 45 jours et le désarmement du mouvement Hamas contre l’accès de l’aide humanitaire à Gaza.

Toutefois, Sami Abou Zouhri, un haut responsable du mouvement palestinien, a qualifié la proposition israélienne d’ »inacceptable », car elle exigerait à terme le désarmement du mouvement – une « ligne rouge » selon lui.

« Demander à la résistance de déposer les armes ne mérite aucune discussion », a-t-il déclaré à Reuters, exigeant en contrepartie, un retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza.

Pendant ce temps, les conditions de vie des 2,4 millions de Gazaouis ont atteint un point critique. « Nous manquons de tout : médicaments, eau, nourriture », témoigne le Dr Ahmed al-Farah à l’hôpital Nasser de Khan Younès.

Selon l’Ocha, le blocus israélien, en place depuis le 2 mars, bloque l’arrivée de la moindre aide humanitaire à Gaza, plongeant la population dans une pénurie généralisée.

Les précédentes négociations, entre janvier et mars, avaient permis la libération de 33 otages israéliens, dont les corps de 8 décédés, contre la relaxation de 1.800 prisonniers palestiniens. Mais depuis la reprise des combats, des centaines de milliers de civils ont été déplacés, et les frappes de l’armée sioniste se sont intensifiées.

Face à l’urgence, le président français, Emmanuel Macron et son homologue palestinien, Mahmoud Abbas ont insisté, lors d’un entretien téléphonique, sur la « nécessité urgente d’un cessez-le-feu » et d’une « accélération de l’aide », selon l’agence Wafa.

Alors que les discussions se poursuivent au Caire, les espoirs d’une trêve durable semblent s’éloigner, laissant craindre une aggravation de la crise dans l’enclave palestinienne.