Dans son premier discours public depuis son départ de la Maison Blanche, l’ex-président américain, Joe Biden a porté mardi une attaque frontale contre l’administration Trump, accusant son successeur de « démanteler systématiquement » le système de Sécurité sociale américain.
L’ancien président, âgé de 82 ans, s’exprimait devant un parterre de sympathisants démocrates lors d’une conférence dédiée à cette institution vitale pour 68 millions d’Américains.
« En moins de cent jours, cette administration a infligé des dégâts considérables à notre contrat social », a déploré Biden, dénonçant « une attaque à la hache » contre le système de retraites publiques. L’ancien locataire de la Maison Blanche a fustigé le licenciement de 7.000 fonctionnaires expérimentés et les projets de réduction massive des effectifs du personnel.
« Leur objectif est clair : saigner la Sécurité sociale pour financer des cadeaux fiscaux aux milliardaires », a-t-il martelé sous les applaudissements de l’assistance. Dans un discours où l’émotion le disputait à l’humour caustique. Biden a qualifié ces mesures de « trahison du pacte fondamental entre l’État et les citoyens ».
L’ancien président démocrate a transformé son intervention en plaidoyer pour le maintien de l’État-providence, insistant sur le caractère sacré de ce filet de sécurité sociale, affirmant que « ce n’est pas qu’une question de pensions, c’est une question de dignité nationale », en référence aux critiques de l’administration actuelle sur d’éventuelles fraudes.
La nomination récente par Trump d’un responsable « anti-fraude » à la tête de l’agence, ainsi que les déclarations du milliardaire Elon Musk, chargé de la réduction des dépenses fédérales, sur l’existence de millions de centenaires fictifs bénéficiant indûment du système des retraites, ont visiblement alimenté la colère de Biden.
Ce discours marque le retour tonitruant de Biden dans l’arène politique après plusieurs mois de silence radio. Observateurs et militants y voient une possible préfiguration d’un rôle plus actif de Biden dans l’opposition à Trump, alors que les démocrates cherchent à mobiliser leurs troupes en prévision des élections de mi-mandat.
L’ancien président a conclu en lançant un appel solennel à la résistance : « Cette bataille n’est pas terminée. Le peuple américain saura défendre ses acquis sociaux ». Un message qui résonne fortement dans un pays profondément divisé sur la question du rôle de l’État en matière de sécurité sociale et de retraites.